Dans les activités comme l’agro-alimentaire, la matière première est un élément prépondérant du coût de production. En parallèle, la prise de conscience autour du gaspillage se généralise, et la bonne utilisation de la matière première devient un axe fort des démarches RSE des entreprises. Il est donc primordial de traiter le sujet de la performance matière.
Si l’on s’intéresse aux flux matière, le plus simple pour identifier les axes de travail est de commencer par une cartographie des flux.
Les destinations de la matière première sont multiples et il est possible de les classer au regard de leur niveau de valorisation.
Sur cette base, l’objectif est de maximiser la valorisation du flux de matière première en produits finis et coproduits.
Pour améliorer la performance matière, il est nécessaire de travailler à différents niveaux :
Le risque de perte matière sur les produits finis peut provenir de plusieurs aspects :
En fonction du niveau de valorisation des différents produits et coproduits, et sous réserve que cela soit possible à la fois techniquement et du point de vue marché, il peut être intéressant de travailler sur le mix produits / coproduits et déterminer le meilleur point de fonctionnement pour maximiser la valorisation de la matière.
En travaillant sur un bilan matière du procédé, il est possible de tracer la performance matière de chacune des étapes unitaires, atelier, ligne en mesurant les rendements ou les pertes matières. De cette matière il sera possible d’identifier les pertes liées : à la dégradation du produit, aux lavages et fuites matières qui se retrouvent dans les effluents…
Les matières agricoles ont toutes une certaine variabilité de composition plus ou moins grande. La mesure et le suivi de ces compositions est critique pour que les matières premières soient comptabilisées à leur juste valeur.
Comme la performance commence par la mesure, le fait de collecter et traiter les données relatives aux flux matières en continu (dont les éléments de traçabilité et de généalogie) va permettre de mettre en place les métriques pour suivre de manière fine la performance matière :
En mettant ces informations à dispositions des équipes, en continu et sans effort de préparation, elles seront beaucoup plus sensibilisées à ces sujets et en mesure de réagir rapidement aux éventuelles dérives. En complément, un accès simplifié aux données des paramètres du procédé leur permettra de faciliter leurs investigations et d’alimenter le processus d’amélioration continue et de recherche des causes profondes des dérives.
Grâce aux outils d’analyse (Machine Learning), il est possible d’identifier beaucoup plus rapidement les paramètres corrélés avec les rendements et les pertes matières pour ensuite les mettre sous contrôle. La donnée vient ainsi en support d’une démarche de 6-Sigma pour mettre sous contrôle les procédés.
Pour poursuivre dans la logique de la démarche 6-Sigma, la donnée permet de mettre en place de manière exhaustive et efficace des cartes de contrôle sur les paramètres critiques (y compris les poids et compositions des produits finis). La donnée permet de mettre en place des cartes de contrôle générées automatiquement, avec des notifications en cas de dérive selon les règles classiques du SPC, en substitution des cartes de contrôle papier. Elles peuvent être ainsi déployées à une plus grande échelle et assurer un suivi plus fin des procédés.
De la même manière, il va être possible, au travers d’approches du type Bon du Premier Coup, de mettre en place les contrôles permettant de réduire drastiquement les non-conformités et les pertes matières liées.
Auteur : Mathieu Cura